Autoroute bas carbone : Vinci Autoroutes se fait précurseur de l’écomobilité

Pour Pierre Coppey, président de Vinci Autoroutes et directeur général adjoint de Vinci, l’autoroute de demain sera bas carbone et connectée. Déjà, en partenariat avec les collectivités, l’entreprise s’engage et s’organise pour accueillir de nouvelles solutions de mobilité collective, partagée et décarbonée : voitures électriques, covoiturage, bus express, gares multimodales…

« L’urgence climatique s’impose aujourd’hui à tous, citoyens, institutions, entreprises », rappelle Pierre Coppey, président de Vinci Autoroutes et directeur général adjoint de Vinci. Depuis la COP 21, la France s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050. Le transport, avec 30 % des émissions de CO2 en France, doit accomplir un effort significatif pour contribuer à cet objectif. Les déplacements sur autoroute représentent 20 % des émissions de CO2 du secteur des transports, soit 6 % du total des émissions du pays. « Un levier significatif à actionner pour atteindre les objectifs fixés par les Accords de Paris, estime Pierre Coppey. Les concessionnaires autoroutiers se retrouvent donc au premier plan de la lutte contre le réchauffement climatique ».

Et ce défi environnemental, Vinci Autoroutes (dont le réseau concédé, long de 4 443 km, dessert en France 10 régions, 45 départements, 14 métropoles, plus d’une centaine de villes de plus de 10 000 habitants et des milliers de communes rurales) est bien décidé à le relever, en partenariat avec l’État, les collectivités et les citoyens. Pierre Coppey est en effet convaincu que « l’autoroute est une infrastructure d’avenir, car elle n’est pas seulement un mode de transport, mais une infrastructure flexible et évolutive, capable d’accueillir des modes de transport variés. Elle constitue donc un terrain propice au développement de nouvelles solutions de mobilité collective, partagée et décarbonée. L’autoroute peut ainsi être un accélérateur de transformation des usages, pour susciter des mobilités durables ». Une conviction forte qui se traduit dans le programme d’« Autoroute Bas Carbone » (ABC), lancé par Vinci Autoroutes afin de proposer aux territoires de s’engager à ses côtés pour accélérer la transition énergétique des mobilités.

Ce programme s’est concrétisé le 12 novembre 2019 par la signature d’une première convention de partenariat d’un genre nouveau avec la Région Sud (Provence-Alpes-Côte d’Azur) présidée par Renaud Muselier, visant à « accélérer massivement le développement des mobilités décarbonées sur autoroute ». Ceci, grâce à un programme d’actions ambitieux intégrant notamment la densification des infrastructures de recharge des véhicules propres (électrique, hydrogène, biogaz), le développement de solutions multimodales et partagées (transports en commun sur autoroute, voies réservées, parkings de covoiturage, parcs relais, gares multimodales) ou encore le déploiement de services et de solutions numériques pour simplifier les parcours et accompagner les usages bas carbone.

Dans son second volet, cette convention a également pour ambition de mettre l’infrastructure autoroutière au service de la réduction de la consommation d’énergie (éclairage, chauffage, etc.), de la production d’énergies renouvelables (route à énergie positive, installation de fermes solaires, etc.). Elle vise aussi la préservation des milieux naturels et de la biodiversité (protection de points de captage d’eau potable, le maintien des continuités écologiques, la récupération des eaux de pluie, la valorisation à 100 % des déchets non dangereux, démarche « zéro produit phytosanitaire »).

Ce programme s’étend peu à peu en France et la région Occitanie devrait quant à elle bientôt accueillir des voies d’autoroutes réservées aux bus dans l’agglomération toulousaine. Une partie de l’A68 reliant la ville rose à Albi sera le porte-drapeau d’une politique destinée à décongestionner le chef-lieu de la région présidée par Carole Delga.

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Accélérer la transition vers les nouvelles mobilités

Pour développer la mobilité électrique de longue distance, Vinci Autoroutes équipe les aires de services de son réseau de bornes de recharge de haute puissance, permettant des temps de charge réduits. Fin 2019, 90 points de recharge de ce type étaient en service sur le réseau Vinci et 175 autres vont être déployés d’ici à 2021. À l’horizon 2030, 100 % des aires de services devraient être équipées. Parallèlement, l’industriel expérimente de nouvelles sources d’énergie comme l’hydrogène et étudie le déploiement d’infrastructures dédiées.

La mobilité partagée est un autre levier essentiel pour réduire l’empreinte carbone des déplacements sur autoroute. Vinci favorise ainsi le développement du covoiturage en créant des parkings dédiés aux entrées et sorties de son réseau. 34 parkings de ce type, totalisant 2 700 places de stationnement gratuites étaient en service en 2019. S’y ajouteront au cours des prochaines années, une trentaine de parkings créés grâce au Plan d’investissement autoroutier.

La multimodalité est également un axe majeur de l’autoroute bas carbone. Il s’agit de créer des voies dédiées pour les bus express et le covoiturage afin d’améliorer les temps de trajet et d’encourager le report vers ces modes moins émetteurs de CO2, mais également un réseau de gares multimodales pour développer la mobilité partagée. À Longvilliers, sur l’A10 près de Paris, au niveau de la sortie Dourdan–Saint­Arnoult­en­Yvelines, Vinci Autoroutes a récemment inauguré un parc multimodal de nouvelle génération qui représente un investissement de six millions d’euros et dont la construction a démarré en juin 2019.

Le site comprend une gare routière avec huit quais, desservie par cinq lignes de cars express sur autoroute, un bâtiment d’accueil pour les voyageurs, un parking paysager de 255 places gratuites, destinées notamment au covoiturage, un accès cyclable et enfin six points de recharge pour véhicules électriques.

Favoriser la biodiversité

Vinci Autoroutes est également très engagée dans la protection de la biodiversité. Chaque projet autoroutier mobilise d’importantes ressources techniques et financières afin d’éviter de réduire et si nécessaire, de compenser par des mesures appropriées, les impacts de l’autoroute sur les milieux naturels. Chaque chantier intègre ainsi systématiquement un ensemble de mesures de protection de la ressource en eau et de la biodiversité.

Des ouvrages spécifiques dédiés à la faune sont notamment réalisés afin d’assurer les continuités écologiques de part et d’autre de l’infrastructure autoroutière : tunnels souterrains (écoducs), passages aériens (écoponts) permettant à la grande faune de traverser l’autoroute en toute sécurité, passes à poissons aménagées sur les cours d’eau, nichoirs, ruches… Au total, le réseau Vinci compte ainsi près de 1 000 passages à faune. Sur les autoroutes existantes, 18 écoponts végétalisés de nouvelle génération ont été construits ces dix dernières années, ainsi que 107 passages à petite faune (tunnels), sept ouvrages hydrauliques et même un chiroduc pour les chauves-souris. « La plus importante autoroute en cours de construction en France, le contournement ouest de Strasbourg, long de 24 km, comportera au total 130 ouvrages de continuité écologique, soit pas moins d’un ouvrage de franchissement pour la faune tous les 200 mètres », précise Pierre Coppey.

Le réseau Vinci compte 28 500 ha de dépendances vertes dont il assure l’entretien. Ces milieux favorables à la faune et à la flore où vivent quelque 300 espèces animales et végétales protégées, sont gérés de manière très rigoureuse, en concertation avec des associations environnementales. « Nos mesures volontaristes de préservation ou de restauration des écosystèmes ont permis de faire des abords des autoroutes de véritables réserves de biodiversité », se félicite ainsi Pierre Coppey.

Économie circulaire et construction bas carbone

Vinci Autoroutes est également engagé dans un programme ambitieux de collecte et de valorisation des déchets. Aujourd’hui, 100 % des aires de repos et de services du réseau sont équipées de plateformes de collecte sélective des déchets. Dans le cadre de sa démarche Ambition environnement 2030, le concessionnaire s’est fixé pour objectif de valoriser 100 % des déchets non dangereux collectés sur son réseau, au lieu de 59 % aujourd’hui. Cela suppose d’abord de sensibiliser les usagers afin de faire évoluer les comportements, car aujourd’hui, 25 tonnes de déchets sauvages sont ramassées chaque jour le long des voies et sur les aires. Vinci collabore aussi avec ses partenaires des installations commerciales pour réduire les volumes de déchets générés sur les aires. Des expérimentations sont notamment menées avec la Région Sud pour atteindre le « zéro plastique ».

Le lancement de la démarche Autoroute Bas Carbone s’est accompagné de nouveaux engagements pour réduire l’empreinte carbone liée à l’activité propre de Vinci Autoroutes. Trois directions sont privilégiées : la réduction des émissions de carbone, la préservation des ressources en eau et le recyclage. « Sur le chantier d’élargissement de l’A61, nous recyclons par exemple une part importante des agrégats d’enrobés des chaussées, souligne Pierre Coppey. Nous sommes également très attentifs à ce que nos maîtres d’œuvre contribuent à cet objectif de décarbonation : sur ce chantier, Eurovia utilise ainsi des biocarburants en remplacement des produits pétroliers pour alimenter sa centrale de fabrication d’enrobés ».

L’industriel vise une réduction de 50 % de ses émissions de CO2 en 2030 par rapport à 2018, grâce à la décarbonation de sa flotte de véhicules, à la rénovation énergétique de ses bâtiments et au déploiement d’éclairages LED sur le tracé autoroutier. En matière d’économie circulaire, l’entreprise souhaite valoriser 100 % des déchets générés par ses chantiers et ses activités d’exploitation. Parallèlement, elle compte réduire de 10 % sa consommation d’eau.

Pour une autoroute innovante et connectée

Vinci Autoroutes favorise également le développement de techniques innovantes pour optimiser le bilan carbone des travaux routiers. En partenariat avec Eurovia, le pôle travaux routiers de Vinci, deux expérimentations ont été menées récemment sur le réseau. La première porte sur la « route 100 % recyclée », un nouveau processus de production permettant de réutiliser les agrégats issus du rabotage des chaussées lors des chantiers de rénovation. La deuxième concerne le procédé de route productrice d’énergie « Power Road », qui capte, stocke et restitue la chaleur du soleil grâce à des tubes caloporteurs intégrés dans la chaussée.

Selon Pierre Coppey, l’autoroute de demain sera également connectée. « Les technologies numériques favorisent la régulation du trafic et le pilotage des opérations sur le réseau, tout en permettant d’offrir aux utilisateurs une information plus rapide, enrichie et homogène sur les médias autoroutiers (Radio 107.7 et panneaux à messages variables) et les réseaux sociaux, explique le président de Vinci Autoroutes. Le digital ouvre aussi la voie, dès à présent, à de nouveaux services personnalisés proposés aux abonnés au télépéage et, demain, à la mobilité autonome, que Vinci Autoroutes expérimente sur son réseau ».

L’infrastructure autoroutière sera en effet un élément clé de la mobilité autonome, car elle sera indispensable à l’échange de données en temps réel entre le véhicule, l’utilisateur et son environnement, en communiquant notamment les données de signalisation et de régulation du trafic. Étape importante dans le développement des infrastructures « intelligentes », un véhicule autonome a franchi pour la première fois en 2017 une barrière de péage, sur le réseau Vinci Autoroutes, sans aucune intervention du conducteur et en conditions réelles de trafic.

Auteur de l’article : Camille

Grande voyageuse et très sensible à tout ce qui touche à l’environnement, je tire la sonnette d'alarme à travers ce site afin de sensibiliser les plus sceptiques !