La pêche « no-kill » : une méthode respectueuse de la faune

C’est souvent avec un sourire que l’on entend que les chasseurs et les pêcheurs sont des amoureux de la faune et de la flore. En effet, c’est une expression qui semble difficile à croire puisqu’ils tuent des animaux … D’ailleurs, cela constitue un grand frein à la pratique. Beaucoup de personnes apprécieraient passer du temps autour d’un étang à observer la nature, mais l’idée de tuer ou de blesser avec l’hameçon de sa canne à pêche est rédhibitoire.
Aujourd’hui, les pêcheurs ont désormais la possibilité d’avoir une activité qui respecte les poissons avec le no-kill. Cette nouveauté qui est rapidement devenue un vrai segment dans le monde de la pêche a de quoi séduire les néophytes !

En quoi consiste le no-kill ?

Comme sa traduction l’indique, l’objectif du « no-kill » est de ne pas tuer le poisson. Cette pratique a été inventée aux États-Unis. Au départ, cela consistait à pêcher le poisson et à le relâcher. Cependant, un virage a été pris ces dernières années avec un véritable désir de ne pas traumatiser le poisson et de ne pas le blesser. Il n’est pas question de l’attraper avec un hameçon, de le retirer de sa bouche en arrachant toute une partie de son visage, puis de se sentir comme un généreux amoureux de la nature. Le « no-kill », c’est le respect avant tout. On apprécie le moment, on dérange momentanément le poisson en l’attrapant, puis on le laisse partir sans dommage.

Pour ne pas blesser le poisson, il est courant d’aplatir l’hameçon et d’utiliser des hameçons simples. Ainsi, l’animal reste bloqué, mais n’a pas la bouche transpercée. Il est également recommandé de ne jamais sortir de l’eau le poisson plus que quelques secondes. On l’attrape et on le ramène avec l’épuisette. Si cela est possible, on enlève l’hameçon directement dans le cours d’eau, sinon on le fait dans un seau d’eau posé sur la berge.

Cette technique n’est pas superflue, car au départ, le taux de mortalité des poissons remis à l’eau était considérable. Outre les méfaits de l’hameçon et de l’air libre, l’animal subissait un gros choc psychologique et cardiaque qui pouvait l’amener à mourir dans les minutes qui suivaient. Les passionnés ont donc recherché des améliorations dans leurs méthodes.
Des études récentes ont démontré qu’avec beaucoup de soin et d’empathie, le taux de mortalité descendait à moins de 10%.

Quelles sont les pêches concernées ?

Potentiellement, toutes les pratiques peuvent se transformer en « no-kill ». Cependant, en France, les adeptes sont essentiellement des carpistes expérimentés et des pêcheurs à la mouche comme le relate le site Pecher-malin.com

Cela est logique, car il est difficile d’imaginer avoir autant de tact avec un carnassier d’une trentaine de kilos capable de vous tirer sur quelques mètres si vous n’assurez pas une bonne prise de la canne.

Cette activité se pratique de façon traditionnelle autour des cours d’eau, mais aussi sous forme de « street fishing ». Ce phénomène prend de l’ampleur dans les villes où les citadins cherchent de plus en plus à sortir du stress quotidien en se rapprochant davantage de la nature. Un pêcheur qui fait du street fishing parcourt sa ville avec son matériel et s’installe, plus ou moins longtemps, à différents spots de pêche. Il s’amuse et profite de l’instant présent et fait du « no-kill ». Attention, si l’envie vous prend de vous adonner à cette pratique, respectez bien les arrêtés municipaux en vigueur et ne faites pas l’impasse sur votre carte officielle de pêche sous peine de rapidement prendre une amende de la part de la police municipale.

Le « no-kill » est aussi courant dans la pêche sportive. En effet, il n’y a aucune utilité à tuer le poisson si l’objectif n’est pas de se nourrir via sa viande après. Les pêcheurs sportifs sont donc habitués à le relâcher rapidement.