Comment lutter écologiquement contre les insectes invasifs ?

L’importance de la chaîne alimentaire oblige l’homme à reconnaître la nécessité des insectes pour l’équilibre de l’écosystème. Mais, depuis des siècles, ces mêmes insectes ont été un problème majeur pour l’homme, une équation difficile à résoudre. Le passage des insectes ravageurs dans un champ agricole a toujours été à l’origine des problèmes de famine, mais aussi des problèmes économiques. Les conséquences des insectes invasifs faisant donc partie intégrante de la vie quotidienne des hommes et plus précisément des agriculteurs, lutter contre ces derniers devient alors une priorité. S’il y a quelques années la lutte contre ces insectes nuisibles était chimique, aujourd’hui, des méthodes naturelles existent pour une lutte plus écologique. C’est ce que vous allez découvrir à travers cet article.

Sommaire

Quels sont les insectes qui sont considérés comme invasifs ?

Les insectes invasifs sont les insectes que l’homme considère comme nuisibles pour l’agriculture ou la végétation d’une manière générale. Mais il existe aussi des insectes considérés comme auxiliaires. Disons que les insectes auxiliaires relèvent d’une création anthropocentrique puisque de toutes les manières, les insectes dits phytophages étaient ordinairement présents dans l’environnement. De toute évidence, les insectes invasifs, quelle que soit leur catégorie, regroupent l’ensemble des espèces suivant : les criquets, les termites, les chenilles, les limaces, les pucerons, les cafards, les fourmis, les moustiques, les mouches blanches et bien d’autres espèces tout aussi invasives.

Comment éliminer efficacement les insectes invasifs sans usage de produits chimiques ?

Il est clair que la probabilité pour qu’un produit chimique tue à la fois plusieurs espèces d’insectes est très élevée. Malheureusement, ce n’est pas le cas lorsqu’il s’agit de se débarrasser naturellement des insectes invasifs. En effet, lutter contre les insectes invasifs revient à mettre en pratique des méthodes visant à leur rendre hostile un endroit. Il est vrai que les insecticides bios sont désormais disponibles sur le marché comme les « anti-insectes Nématodes ». Vous pouvez vous en procurer sur Achat Nature, mais c’est encore mieux d’essayer les méthodes naturelles. Disons qu’au regard des comportements de ces différentes espèces, il devient important de diversifier les méthodes de lutte écologique. D’ailleurs, nous ne pouvons choisir quelques techniques écologiques propres à la lutte contre certains insectes invasifs qui devraient convenir à l’ensemble.

Lutter naturellement contre les chenilles

Les chenilles sont des asticots de papillon qui, en mangeant les feuilles, causent de graves dégâts au jardin (rosier, buis…), au potager (chou, salade…), au verger… En effet, dès que le printemps débute, les papillons hivernés apparaissent dans les jardins pour apprêter leur reproduction en pondant des œufs. Ce qui va donner à la suite naissance à une colonie de chenilles pouvant devenir une grande menace pour les plantes. Il convient donc de mener une lutte acharnée contre cet insecte capable de réduire à néant tant d’efforts. Et pour y arriver, vous n’aurez qu’à poser un piège écologique après avoir pris en compte certains conseils.

Quelques conseils pour se débarrasser des chenilles

Ils sont simples et pratiques. Il s’agit de :

  • prélever et brûler les nids de ces insectes à partir du moment où ils deviennent visibles ;
  • placer des pièges à phéromones afin d’attraper les papillons en phase reproductive ;
  • placer un filet anti-insecte au niveau des végétaux en vous assurant qu’aucune chenille n’y soit avant l’opération ;
  • détruire les œufs et les asticots au fur et à mesure qu’ils apparaissent ;
  • couper les parties infectées des végétaux ;
  • procéder à la fixation de bandes à colle au niveau des troncs d’arbres fruitiers dès la fin de la période froide (hiver) ;
  • aider la présence des prédateurs habituels des chenilles tels que les oiseaux, les crapauds, les araignées.

Usage du piège à carpocapse

En dehors de la mise en application de ces différents conseils, vous pouvez vous servir d’un piège à carpocapse.

100 % écologique, ce type de piège (à carpocapse) allèche les papillons et d’autres insectes par une propagation des phéromones, une solution d’imitation des femelles.

Cette stratégie permet donc de capturer les mâles afin de réduire les fécondations. Le piège à carpocapse consiste à :

  • poser la capsule contenant les phéromones au cœur du collecteur à colle ;
  • fermer le collecteur et l’accrocher à l’arbre à une hauteur de 2 mètres du sol ;
  • changer le piège 7 semaines après.

 Mais ce n’est pas tout ! Vous pouvez utiliser aussi l’éco-piège à chenilles processionnaires. C’est d’ailleurs ce type de piège qui a été recommandé par l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA). Il est très efficace pour combattre l’invasion des chenilles.

Les méthodes naturellement efficaces pour se débarrasser des pucerons

Curieusement, ces insectes sont indispensables pour l’équilibre naturel des jardins puisque d’autres espèces auxiliaires en nourrissent. Seulement, sa prolifération est très abondante. De ce fait, ils peuvent ravager toutes vos plantes potagères et d’ornement. Mais il existe des méthodes véritablement écologiques pour vous permettre d’éliminer les pucerons. Au total, 7 techniques 100 % naturelles sont élaborées pour lutter contre les invasions de ces insectes. Il s’agit entre autres de :

  • la réduction des contributions d’azote (engrais, compost…) qui favorisent l’envahissement des végétaux par les pucerons ;
  • la réalisation des arrosages par jaillissement d’eau assez puissant pour débarrasser les branches et feuilles de ces insectes ;
  • la plantation des lavandes en bas des rosiers. C’est un véritable répulsif contre ces insectes ;
  • l’immersion dans l’eau des feuilles de plants de tomate et de rhubarbe. Vous allez y recueillir un jus fermenté pour pulvériser vos plantes ;
  • la plantation des capucines dans les parages de cultures. Les capucines attirent les pucerons, ce qui permet aux autres végétaux de ne pas subir l’envahissement des pucerons ;
  • la colonisation des plants par les coccinelles puisque ces derniers sont les vrais prédateurs des pucerons ;
  • la pulvérisation au moyen du savon noir (insecticide bio) dissous avec de l’eau. Cela a pour fonction la prévention des pucerons.

Pour éloigner les pucerons des plantes d’intérieurs, nous vous conseillons de procéder à la récupération du marc de la machine à café, de le transformer en petite couche pour entourer votre plante d’intérieur. Les pucerons ne s’en approcheront plus.

Quelques méthodes naturelles et écologiques pour chasser les fourmis

La préservation d’un environnement écologique a vu naître de nombreuses lois pour encadrer et réduire l’usage des produits nocifs. Ceci a favorisé le développement de plusieurs techniques naturelles de lutte contre les insectes nuisibles. Aujourd’hui, il existe des éléments simples, naturels et écologiques qui vous permettent de stopper les usages des produits chimiques dans la lutte contre les insectes invasifs. Vous pouvez dorénavant préserver votre environnement en appliquant les produits suivants :

Le marc de café : Il vous suffira de le déposer au pied du mur, au sol ou encore sur les sous-tasses pour que son acidité empêche les fourmis de faire de votre habitation leur nid.

La craie : Cette astuce consiste à tracer de grosses lignes au niveau de votre balcon ou des rebords de votre fenêtre. C’est un excellent moyen de lutte écologique contre les fourmis.

Le citron : Ici, nous vous invitons à découper les citrons en morceaux que vous allez placer aux points d’entrée de ces insectes et vous ne les verrez plus, car elles sont sensibles à l’acidité de cet agrume.

La lavande : Vous appréciez certainement l’odeur de la lavande, mais sachez que cette même odeur chasse efficacement les fourmis. Alors, disposez ses branches dans les endroits où ces insectes s’agglutinent, elles vont aussitôt disparaître.

La cannelle : Elle a le même principe que la lavande. Son odeur chasse très bien les fourmis. Nous vous invitons donc à placer quelques bâtons de cannelle dans les coins stratégiques de votre résidence.

Le bicarbonate à soude : Voilà encore une solution écologique magique pour se débarrasser des fourmis. Il est utilisable à des fins multiples. Mélangez-le seulement avec un liquide vaisselle jusqu’à avoir une petite pâte. Servez-vous-y pour saupoudrer les coins stratégiques de votre habitation.

Le vinaigre blanc : Passez-le en état pur ou mélangé avec de l’eau dans les passages des fourmis. Vous serez impressionné par le résultat.

La menthe poivrée : Principalement en huile, utilisez-le pour pulvériser l’intérieur de votre maison. Non seulement son odeur est agréable, mais elle vous éloigne également les fourmis.

La farine d’avoine ou de maïs : C’est la plus pratique des méthodes surtout pour les familles dans lesquelles il y a des enfants remuants. Servez-vous-en pour saupoudrer les endroits des fourmis.

La terre de diatomées : C’est un bon insecticide naturel et écologique. Sa particularité est qu’elle est aussi efficace pour d’autres insectes en dehors des fourmis. Nous vous conseillons donc de vous en servir pour saupoudrer les coins stratégiques de votre maison. 

L’élimination des insectes invasifs par acclimatation des insectes auxiliaires

C’est une technique bio très simple. Elle fait appel à une réintroduction des insectes auxiliaires dans la nature. L’objectif est de détruire les insectes et d’autres parasites nuisibles aux cultures (pucerons, aleurodes, moustiques, acariens, mouches blanches, thrips…) par d’autres insectes bienfaisants. Rien n’est plus écologique que cette méthode : insectes contre insectes, la baille est plus équitable et l’équilibre naturel est plus préservé. Mais contrairement aux pesticides, cette forme de lutte contre les insectes invasifs nécessite une observation et le respect de certains principes. Il est impératif d’étudier l’équilibre des forces entre les insectes invasifs et les ceux auxiliaires qui sont sur le point d’être introduits dans votre culture.

Les aleurodes sont par exemple des petites espèces de mouches blanches qui parasitent les plantes avec leurs asticots. Pour identifier donc les parasites, il est recommandé d’installer les panneaux jaunes pour les attirer dans un piège. Vous procédez ensuite au comptage pour relâcher les auxiliaires. Ce même procédé veut que vous vous serviez des coccinelles ou encore d’une guêpe connue sous le nom de « Aphidius ervi » pour vous débarrasser par exemple des pucerons.

L’invasion des criquets et succès remarquable d’un insecticide Bio

Plus besoin de le rappeler, la colonie des criquets est plus ravageuse que toute autre famille d’insectes envahisseurs. Vous le savez alors mieux que nous que lorsqu’une famille de criquets passe dans un champ de cultures, ce dernier n’a aucune chance. Les criquets dévorent tout sur leur passage surtout dans les milieux méridionaux. C’est un phénomène courant en Afrique de l’Est. Le grand nombre de criquets formant une foule en déplacement se concentre dans un champ agricole pour manger par jour autant que des milliers d’individus réunis. Nous pouvons dire que le passage de ces insectes est synonyme des cultures dévastées et de la disette dans une région où l’insécurité alimentaire était déjà grandissante.

Dans la plupart du temps, l’on fait souvent recours de façon systématique à des pulvérisations chimiques considérables avec des pesticides pour lutter contre ce large regroupement d’insectes qui peut même atteindre des millions d’espèces. Cette méthode de lutte contre les criquets ravageurs est généralement efficace, car elle permet d’éliminer un nombre important de criquets. Mais elle ne reste pas sans conséquence néfaste sur la santé humaine. Les recherches scientifiques ont prouvé depuis bien des années le côté nocif ou cancérogène des produits chimiques affectés à l’élimination des insectes invasifs.

Néanmoins, un produit 100 % biologique fut testé lors des campagnes de lutte contre les criquets nomades dans les régions de Malawi, de Mozambique, de la Tanzanie ainsi que du Zimbabwe. Cette alternative de lutte contre les criquets a été coordonnée par la FAO et une Organisation de l’Afrique centrale et Méridionale de lutte contre les criquets invasifs. Et c’est donc pour la toute première fois qu’un produit bio fut utilisé dans ces régions d’Afrique. Il s’agissait d’une pulvérisation tant aérienne que terrestre au « Green Muscle » répandue sur environ 10 000 hectares écologiquement délicats (Parc national Iku-Katavi, Plaine du Lac Rukwa, Bassin de la rivière Malagarasi). Le succès de cette opération devrait désormais faire école pour tous les Ministères de l’Environnement et de l’Agriculture soucieux de l’équilibre environnemental.

Retenez qu’un criquet en migration consomme en moyenne 2 grammes d’aliment soit l’équivalent de son poids. Ce qui veut dire qu’un petit essaim de criquets (environ une tonne) consomme une ration alimentaire de 2 500 personnes minimum. Aussi, devons-nous ajouter que le produit « Green Muscle » est un mélange de champignons « Metarhizium » (particulièrement nuisible pour les criquets et les sauterelles) et d’une huile minérale qui favorise la pulvérisation.

Conséquences des insectes invasifs sur l’économie mondiale

69 milliards d’euros, voilà ce que représentent en termes financiers les dégâts dus à l’envahissement des insectes invasifs. Ce résultat est le fruit d’une recherche effectuée par des chercheurs internationaux de CNRS et des entomologistes de l’IRD à Montpellier. Des dommages relatifs aux biens et services jusqu’aux pertes de cultures en passant par les problèmes sanitaires, cette recherche soutenue par l’ANR et la Fondation BNP Paribas constitue la plus grande base de données jamais égalée en matière de dommages économiques attribuables aux invasions d’insectes. Cette étude rassemble plus de 737 articles et documents. Elle a même fait l’objet d’une publication dans « Nature Communications » le 4 octobre 2016.

Selon ces travaux de recherche, les insectes invasifs représentent un danger permanent principalement pour l’agriculture, car ils bouffent jusqu’à 40 % des biens consommables. Pour ce qui concerne la santé, 6,1 milliards d’euros/an restent le coût général imputable aux invasions d’insectes sur le plan mondial sans compter les conséquences du paludisme. Mais c’est la dengue qui vient en tête des maladies qui nécessitent plus de financement avec plus de 84 % des 6,1 milliards d’euros.

Sur le plan géographique, les régions où les dépenses médicales liées aux conséquences néfastes des invasions d’insectes sont plus importantes sont l’Asie avec 2,55 milliards d’euros/an, l’Amérique du Nord avec 1,85 milliard d’euros/an, l’Amérique centrale et du Sud avec 1,66 milliard d’euros/an…

Auteur de l’article : Hanny