En Guinée, les orpailleurs s’engagent pour la protection de l’environnement

Pollution, déforestation, dégradation des sols… L’exploitation de mines d’or a souvent de lourdes conséquences sur l’environnement. En Guinée, où le précieux minerai fait vivre des dizaines de milliers de familles, l’Union nationale des orpailleurs de Guinée et son président Tidiane Koita s’organisent depuis plusieurs années pour limiter au maximum l’impact de leur activité sur la faune et la flore locale.

Un pays riche en ressources naturelles

La Guinée est un pays riche en ressources minérales et notamment en or. Selon la Banque mondiale, le secteur minier représente environ 15 % du produit intérieur brut (PIB) du pays, 90 % de ses exportations et l’or y est l’une des principales ressources exploitées avec une production de 72 tonnes en 2020, plaçant la Guinée au neuvième rang mondial. Mais cette activité minière n’est pas sans conséquences sur l’environnement et les populations locales. En effet, les mines d’or ont souvent des impacts désastreux sur la nature locale, provoquant un appauvrissement de biodiversité, une dégradation des sols, mais surtout la déforestation.

Une catastrophe, dans ce pays particulièrement fragile : La Guinée abrite en effet une partie du massif forestier du Haut-Guinée, qui s’étend sur quatre pays d’Afrique de l’Ouest et qui est considéré comme une « écorégion » par le Fonds mondial pour la nature (WWF) pour sa biodiversité unique. Or, ce massif forestier est menacé par l’avancée des mines d’or, qui nécessitent de défricher de vastes superficies pour accéder aux gisements et construire les infrastructures minières. De plus, l’exploitation des mines d’or a aussi de dangereuses conséquences sur la pollution des eaux : selon une étude publiée en 2018 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), la Guinée fait partie des pays où le mercure est le plus utilisé dans l’exploitation artisanale de l’or, avec une estimation de 15 tonnes par an.

Face à ces défis environnementaux, les acteurs de la filière se sont regroupés au sein de « l’Union nationale des orpailleurs de Guinée » (UNOG), une organisation qui vise à promouvoir une exploitation aurifère plus responsable et plus durable. À sa tête depuis 2020, Tidiane Koita, un entrepreneur local devenu célèbre en Guinée pour ses nombreuses actions caritatives destinées au plus fragiles et pour son engagement en faveur de la protection de l’environnement.

L’UNOG de Tidiane Koita, un outil au service du développement durable

L’UNOG a été créée en 2017 à l’initiative des orpailleurs eux-mêmes, qui ont ressenti le besoin de se doter d’un cadre légal et institutionnel pour défendre leurs intérêts et assurer leur représentativité auprès des autorités publiques et des partenaires techniques et financiers. Elle regroupe aujourd’hui plus d’une centaines de membres, répartis dans les huit régions administratives du pays. Elle compte également des représentants des autres acteurs de la filière, tels que les fournisseurs d’équipements, les transporteurs, les négociants, les transformateurs… C’est donc le principal représentant de la filière aurifère en Guinée, et l’interlocuteur privilégié par les pouvoirs publics.

Dès sa fondation, l’UNOG s’est voulu être un outil de défense de la corporation, mais aussi un cadre de réflexion et de propositions et notamment au service du développement durable. Et depuis 2020 et l’arrivée à sa tête de Tidiane Koita, elle accélère ses mesures en faveur de la lutte contre le travail des enfants, du respect des droits humains et de la protection de l’environnement. Et, parmi les actions concrètes menées par l’UNOG pour la protection de l’environnement, on peut d’abord citer la sensibilisation des orpailleurs aux bonnes pratiques environnementales, notamment sur les risques liés à l’utilisation du mercure et du cyanure, deux substances toxiques utilisées pour extraire l’or des minerais.

Depuis plusieurs années, L’UNOG encourage ainsi ses membres à adopter des méthodes alternatives plus respectueuses de l’environnement comme la gravimétrie ou le borax. L’UNOG a aussi participé à un atelier de formation sur la préservation de la biodiversité organisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en novembre 2022 pour sensibiliser les acteurs de la filière or sur les impacts négatifs de l’orpaillage sur l’environnement et les moyens de les réduire. En collaboration avec les autorités locales et les sociétés minières industrielles, l’organisation et Tidiane Koita se sont aussi engagés à réhabiliter les sites miniers dégradés et les sociétés minières industrielles.

Enfin, lors de sa conférence de presse annuelle en décembre dernier, l’UNOG annonçait avoir mis en place des comités locaux de gestion environnementale dans les zones d’orpaillage et avoir contribué à la reforestation de certaines zones dégradées. Une panoplie de dispositifs concrets destinés à rendre l’orpaillage plus durable et moins nocif pour l’environnement dans un pays dont l’extraction de l’or est l’une des principales sources de croissance et de développement.

Auteur de l’article : Camille

Grande voyageuse et très sensible à tout ce qui touche à l’environnement, je tire la sonnette d'alarme à travers ce site afin de sensibiliser les plus sceptiques !